Histoire & Civilisation

Les symboles nationaux de la Corée du Sud

Les symboles nationaux sont le reflet d’un pays. À travers eux, nous plongeons dans l’histoire, la culture, les traditions d’une nation. Alors, lorsque l’on souhaite découvrir une région du monde, il n’y a rien de mieux que d’en apprendre davantage sur les emblèmes qui représentent son identité. Ainsi, la Corée du Sud possède de nombreux symboles que je vous invite à découvrir dans cette lecture.

Le drapeau sud-coréen : Taegeukgi (태극기)

Symboles nationaux : Drapeau de la Corée du Sud

Le drapeau de la Corée du Sud a changé d’apparence de multiples fois avant que sa forme définitive soit trouvée. Cependant, son visuel reste pratiquement inchangé depuis la version de Park Yeong-hyo (박영효) adopté en 1882. Sa représentation actuelle a été mise en place en 1997.

Appelé Taegeukgi, le drapeau sud-coréen se caractérise par un taegeuk (nom coréen pour le Yin & Yang) central entouré de 4 trigrammes aux multiples significations. Leur harmonie et leur équilibre engendrent le fond blanc du drapeau, symbole de pureté, d’intégrité et de paix.

💡 Pour en savoir + : découvrez notre article « Le drapeau de la Corée du Sud : Taegeukgi »

L’hymne national : Aegukga (애국가)

Hymne national Corée du Sud

L’hymne national est appelé Aegukga en Corée du Sud, ce qui signifie « chant de l’amour de la nation ». Le chant a été composé en 1902 et les paroles en 1907. Au cours de l’Histoire coréenne, elles feront l’objet de plusieurs modifications. Sous l’empire de Corée Daehanjeguk (1897-1910) ce morceau était joué durant les événements nationaux. Les Coréens chantaient les paroles afin de revendiquer leur indépendance et tenir tête à l’usurpation du pouvoir par les forces étrangères.

Jusqu’en 1948, le chant patriotique était chanté sur la musique d’un chant traditionnel écossais. Le Maestro Ahn Eak-tay (1905-1965) jugeait que les paroles d’un tel chant ne devaient pas être chantées sur la musique traditionnelle d’un autre pays. C’est pourquoi, en 1935, il composa un nouveau thème convenant davantage aux paroles du chant patriotique coréen. Durant la colonisation japonaise (1910–1945), le gouvernement provisoire en exil adopta cette nouvelle version du chant patriotique. Cependant, il fut chanté sur la péninsule coréenne uniquement après la libération, bien qu’il soit déjà chanté depuis plusieurs années par la communauté coréenne à l’étranger. Le gouvernement sud-coréen adoptera officiellement cette nouvelle version en 1948. Elle sera alors diffusée progressivement dans tout le pays.

Traduction des paroles du chant patriotique 

Jusqu’à ce que s’assèche la mer de l’Est et que le mont Paektu s’use, que le ciel veille sur notre pays à jamais. Que vive la Corée !

Refrain : Des hibiscus sur trois mille lieux, des fleuves et des montagnes splendides protégés par son peuple, que vive à jamais la Corée !

Comme le pin cuirassé du mont Nam qui monte la garde imperturbable dans le vent et le froid, que notre volonté soit sans faille !

Que la lune d’automne rayonnante, sur la voûte céleste, cristalline et d’un bleu sans nuages, soit notre âme, fidèle et vraie.

Avec cette volonté et cet esprit, cette loyauté et cette force, aimons-la, dans la peine et dans la joie, elle, notre patrie chérie !

La fleur nationale : Mugunghwa (무궁화)

Plus connue en France sous le nom d’althéa, cette plante fait partie de la famille des hibiscus. Elle est très résistante. Ses fleurs ont une espérance de vie d’une journée, cependant l’althéa en produit incessamment de nouvelles durant une longue période d’environ 100 jours.

Fleurissant de juin à octobre, elle est présente un peu partout sur le sol coréen. De par ses qualités, le nom coréen qui lui est attribué est Mugunghwa, « Mugung » signifiant « immortalité ». De plus, cette plante est mentionnée dans les livres anciens chinois depuis des siècles en référence à la péninsule coréenne. Ainsi, c’est sans surprise que l’althéa est choisie comme fleur de la nation, représentant la persévérance et la ténacité du peuple coréen.

Symboles nationaux Corée du Sud : Hibiscus

L’oiseau national : la pie (까치)

Depuis 1964, la pie est désignée comme oiseau national de la Corée du Sud. Dans le paysage de la péninsule, c’est la pie pica pica anderssoni, l’une des 10 sous-espèces de la pie bavarde, que l’on retrouve aussi bien en ville qu’à la campagne. Symboliquement, la pie est très présente dans les cultures asiatiques. D’ailleurs, on lui prête de nombreuses significations et légendes. Son plumage noir et blanc fait d’ailleurs pensé à l’équilibre exprimer par le Yin & le Yang. Bon présage, elle est porteuse de bonheur et de chance. Pour les Coréens, cet oiseau renvoie à la campagne, au souvenir de sa ville natale. Autrefois, la pie était parfois utilisée pour symboliser les classes moyennes, modestes, du peuple coréen.

Symboles nationaux Corée du Sud : La pie

Autre animal symboliquement important : le tigre (호랑이)

Bien que sans référence officielle, le tigre reste un animal dont la symbolique est importante pour les Coréens. Animal présent depuis la Préhistoire sur la péninsule, le tigre de Sibérie avait totalement disparu du pays en 1922 avant d’être réintroduit en 1986. Aussi considéré comme le roi des animaux pour les Coréens, à l’instar du Lion en Occident, le tigre personnifie les vertus confucéennes, rendant cet animal plus accessible, plus proche des humains. Contrairement au dragon auquel on attribue plutôt une appartenance divine, par exemple.

Le tigre
Les 4 vertus représentées par le tigre :
  • La férocité
  • Le courage
  • La force
  • La noblesse

Le tigre envoi à une idée de puissance, d’autorité, de protection et de sagesse. Ainsi, il était parfois utilisé pour représenter la classe noble yangban (양반). Dans l’art traditionnel, on le retrouve régulièrement dans la peinture ou encore la littérature. Parfois en tant que compagnon des érudits, parfois tourné en dérision, peut-être pour camoufler une certaine peur de l’animal. Sa représentation la plus connue est bien entendu celle du mythe de Dangun, légende fondatrice de la naissance de la péninsule coréenne. On le retrouve aussi dans de nombreux contes pour enfants. De plus, le tigre fait l’objet de multiples proverbes tel que « le tigre s’amène quand on parle de lui » (équivalent de notre « quand on parle du loup, on en voit la queue. »)

Les Coréens affectionnent tout particulièrement cet animal auquel il trouve un air jovial et un esprit libre derrière sa force et sa rapidité. C’est pourquoi il a été utilisé comme mascotte pour les Jeux olympiques de 1988 ainsi que les JO d’hiver de 2018. Le tigre représentait aussi la ville de Séoul de 1998 à 2008.

Enfin, à la fin du XXe siècle en raison de sa rapide et impressionnante croissance économique la Corée du Sud était surnommée « le tigre rugissant ».

Wangbomi, mascotte représentant Séoul de 1998 à 2008

Les créatures mythologiques

Le haechi (해치)

Aussi appelé Haetae (해태) en coréen, c’est une créature appartenant à l’imaginaire, à la mythologie du pays. Son apparence si singulière mi lion-mi licorne avec son nez et ses yeux imposants ainsi que son corps recouvert d’écailles, fascine et intrigue. Selon sa légende, animal plutôt vertueux le haechi protègerait des catastrophes, notamment du feu. Ainsi, depuis le début du royaume de Joseon, cette créature est devenue un gardien protecteur souvent représenté en statue de pierre. Il protégeait tout particulièrement Hanyang (l’actuelle ville de Séoul) contre les forces malveillantes, aussi bien naturelles que spirituelles. D’ailleurs, depuis 2008 cette créature mythologique est devenue le symbole de la capitale sud-coréenne ! Ainsi, ne soyez pas surpris de le croiser un peu partout durant votre séjour 😉 .

Le phénix (봉황)

Nommé Bonghwang en coréen, le phénix est un oiseau de feu ayant la particularité de renaître de ses cendres. C’est une créature mythologique commune à de nombreuses cultures, cependant la représentation coréenne découle des légendes chinoises. Son introduction dans le folklore coréen s’est fait par le biais de la musique chinoise sous la dynastie Goryeo (918-1392). Lors de la fondation de la dynastie Joseon, l’oiseau légendaire devient un symbole de l’armée vertueuse. Le phénix est de bon augure, noble, sage et son apparence est éblouissante. C’est également un motif que l’on retrouve régulièrement dans l’architecture et l’artisanat coréen. En Corée du Sud, il est notamment associé à l’image du président.

Bien entendu il existe de nombreuses autres créatures mythologiques, mais pour cet article j’ai choisi de vous présenter tout particulièrement ceux ayant un lien avec les symboles nationaux 😉 .


Notre petit tour d’horizon des symboles nationaux de la Corée du Sud est à présent terminé ! J’espère que cet article vous aura permis d’en apprendre plus sur la culture coréenne. Alors, connaissiez-vous tous ces symboles riches au cœur des Coréens ?

Sources :
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À propos de l’auteur

29 ans, écrivain public et diplômée en Communication. Je suis fascinée par l’Asie depuis mon enfance. Curieuse et avide de découvertes, j'ai envie de partager avec vous ma passion pour la Corée du Sud. J'aime les voyages, l’architecture, la musique, l’écriture et les plaisirs simples que la vie a à nous offrir.

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